Fonds de la Société des études du Lot
C’est elle qui fait vivre les Lotois. Elle s’était remise en partie du désastre du phylloxéra qui l’avait ruinée quelque trente ans auparavant.
Le modèle d’exploitation le plus répandu est la petite propriété travaillée par une famille de trois à quatre personnes : la maison, « l’oustal », transmise à l’aîné. On y pratique une polyproduction qui permet de vivre sur la propriété sans trop dépendre de l’extérieur, avec des nuances régionales : la Bouriane et des secteurs du Ségala sont les plus mal lotis.
Le vignoble, reconstitué en plants américains au goût médiocre, ne fournit que la consommation domestique. Les céréales livrent peu au commerce sauf en Quercy Blanc. Les bovins sont élevés pour le travail, mais aussi pour la viande, et sont alors acheminés vers les abattoirs régionaux ou parisiens. Ils compensent la diminution des ovins, 260 000 têtes, sur le Causse central surtout.
Dans ce contexte de repli la culture du tabac fournit un appoint précieux : 1 000 ha en 1914. Culture très encadrée dont les permis de planter sont très recherchés en dépit de la baisse des prix depuis 1900. De même la trufficulture : 218 tonnes en 1913 soit 22 % de la production française. On expédie les truffes fraîches ou conservées en bocaux stérilisés vers Paris. Quelques rares cultures spécialisées, prunes séchées, noix, fraises de la vallée du Lot donnent de nouveaux profits.
Le revenu moyen d’une famille ne dépassait pas, en 1914, 1 200 francs par an, inférieur au salaire des plus petits fonctionnaires.